Le Funambule lance son module de psychoéducation à Bruxelles

Le Funambule lance son module de psychoéducation à Bruxelles

Les troubles bipolaires rythment votre quotidien ? Quand les semaines ressemblent à des montagnes russes, quand l’humeur joue au yo-yo… On ne va pas se mentir : c’est difficile. Tant pour la personne qui souffre de la bipolarité que son entourage. Pour vous aider, nous avons mis en place un module de psychoéducation, en collaboration avec deux psychiatres, Dr Laurence Jeunieaux et Dr Daniel Souery.

Dans un mois, Jette accueillira le tout nouveau programme de psychoéducation du . Pour en parler, nous avons fait appel à Sarah Louis, psychologue clinicienne, qui animera les 9 séances avec Steve Gravy, bénévole du Funambule.

La psychoéducation, c’est quoi ?

C’est un programme d’apprentissage à la gestion d’une situation spécifique : ici le trouble bipolaire.

Cet apprentissage va se réaliser au cours de séances interactives durant lesquelles les animateurs vont développer :

  • L’échange d’avis et d’expériences entre les participants ;
  • Des informations théoriques apportées par les animateurs ;
  • La réalisation d’exercices permettant l’intégration des connaissances et expériences.

Au terme de ce programme, chaque participant aura constitué un dossier de bipolarité, contenant les outils et informations qui lui permettront de gérer sa maladie de la façon la plus autonome possible.

La psychoéducation a principalement comme but de prévenir les rechutes en rendant les personnes vivant avec un trouble bipolaire véritablement actrices et expertes de leurs soins. Elle permet également une rencontre profonde avec soi-même ainsi qu’avec d’autres personnes traversant les mêmes épreuves. L’objectif de ce module n’est pas d’imposer une expertise et des théories, mais d’offrir aux participants la possibilité de comprendre leur propre fonctionnement.

À qui s’adresse la psychoéducation ?

La psychoéducation s’adresse à l’ensemble des patients, mais également aux proches (conjoint, famille, amis). Elle peut être mise en place dès le premier épisode, en période de stabilisation mais également à la fin d’une hospitalisation.

Sarah Louis

Psychologue clinicienne

En quoi peut-elle aider une personne atteinte de troubles bipolaires ?

Les objectifs principaux pour les participants sont d’une part, mieux connaître et comprendre le trouble bipolaire avec ses symptômes, ses traitements, ses possibilités d’évolution. Et d’autre part, permettre d’adopter des stratégies personnelles efficaces pour lutter contre les rechutes, les conséquences personnelles, familiales et sociales de la maladie.

Steve Gravy

Pair-aidant

Outre la volonté d’apporter des informations théoriques et pratiques, ces séances souhaitent également déstigmatiser ce trouble en offrant la possibilité de comprendre plus en profondeur les ses mécanismes sous-jacents. Elle apporte également un espace de libre parole, de non-jugement et d’empathie où les participants sont amenés à se dévoiler, dans toute leur singularité. En effet, je reste persuadée que c’est la parole des participants qui va avoir un réel impact sur les autres, et pas seulement les informations théoriques qu’ils peuvent recevoir.

Sarah Louis

Psychologue clinicienne

La psychoéducation peut-elle remplacer un suivi médical ?

Alors non, la psychoéducation ne souhaite pas se substituer à un suivi médical. Elle souhaite avant tout vulgariser les mécanismes des différents traitements afin d’augmenter la compliance à ceux-ci. Les soins des troubles bipolaires s’appuient sur l’adoption d’un mode de vie sain et régulier ainsi que la combinaison des différentes stratégies telles que les prescriptions médicamenteuses et les psychothérapies.

Sarah Louis

Psychologue clinicienne

Non, c’est un complément au suivi médical pour devenir le propre spécialiste de son propre trouble bipolaire. Toutefois, l’encadrement médical d’un professionnel de la santé mentale reste primordial.

Steve Gravy

Pair-aidant

En tant que professionnelle de la santé mentale/pair-aidant, que vas-tu apporter aux personnes qui participeront aux modules ?

Je suis très heureuse de coanimer ces séances avec Steve. J’envisage celles-ci comme des rencontres bilatérales où nous apprendrons de séance en séance à se découvrir via les interactions avec chaque membre du groupe. Je ne souhaite pas me positionner en tant que « professionnelle de la santé mentale » car la véritable expertise se trouve dans l’expérience du trouble en lui-même. Je pense néanmoins pouvoir apporter des touches théoriques et pratiques tout en restant garante d’un cadre d’échange bienveillant et libérateur pour quiconque souhaite participer à ces séances.

Sarah Louis

Psychologue clinicienne

Je peux apporter le partage de mon expérience de vécu. Je vis moi-même avec un trouble bipolaire et je propose ce type de programme en tant que pair-aidant. J’ai eu l’occasion de prendre du recul par rapport à mon propre trouble et, dans ce sens, je suis à même d’« utiliser » mon histoire personnelle comme outil de soins pour mes autres « bipotes ».

Steve

Pair-aidant

Modalités

Calendrier des séances

 

  • 22/09/21 – Séance 1 : Présentation du programme, la psychoéducation et le diagnostic des troubles bipolaires.
  • 06/10/21 – Séance 2 : vulnérabilité aux troubles bipolaires
  • 20/10/21 – Séance 3 : La manie, l’hypomanie et les états mixtes
  • 03/11/21 – Séance 4 : Les états dépressifs
  • 17/11/21 – Séance 5 : Normothymie et la détection précoce des nouveaux épisodes
  • 01/12/21 – Séance 6 : Moodcompanion et introduction aux traitements pharmacologiques
  • 15/12/21 – Séance 7 : Comorbidités et prises en charge psychothérapeutique
  • 12/01/22 – Séance 8 : Vivre au quotidien avec le trouble bipolaire
  • 26/01/22 – Séance 9 : Conclusion du programme et entretien d’évolution

Inscriptions clôturées

Notre module de psychoéducation est victime de son succès et est déjà complet !

 

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Sarah Louis a réalisé son mémoire sur la stigmatisation et s’était alors rapprochée du Funambule, nous en parlions ici.

Cycle de séances d’information et d’échanges

Cycle de séances d’information et d’échanges

Le Funambule s’associe au Réseau107 du Brabant wallon et d’autres partenaires pour lancer en septembre des séances d’information et d’échanges autour de la bipolarité

Le cycle est gratuit, mais l’inscription obligatoire. Ne tardez pas, les places sont limitées. Retrouvez toutes les infos ici !

Un duo d'animateurs complémentaires

Cécile Perrad, notre bénévole à la ligne d’écoute, et le Dr Gillain, psychiatre et chef du service de psychiatrie de la Clinique St-Pierre d’Ottignies co-animeront ce cycle d’information et d’échanges sur la bipolarité. Comment Cécile envisage-t-elle ce projet ?

Cécile, tu vas coanimer les conférences-débats avec le docteur Gillain. C’est important pour toi d’y prendre part ?

Très important. J’assure le service d’écoute téléphonique du Funambule et
cela m’a permis de constater combien il était nécessaire de donner des
informations sur la maladie, tant pour les personnes bipolaires que pour les
accompagnants.
Je lis beaucoup, d’articles, des livres, je visionne des vidéos, pour en
connaître toujours plus.
Le fait de bien informer permet aux appelants une prise de conscience et
donne de l’espoir. Les personnes qui me téléphonent se rendent compte
qu’elles peuvent s’en sortir et qu’il n’y a pas que l’aspect médical dans le
rétablissement, mais aussi l’hygiène de vie et d’autres outils, comme la
psychoéducation.

Lors de ces conférences-débats à Ottignies, tu vas témoigner à propos du
vécu et du quotidien des personnes bipolaires…

Je serai une personne ressource, une porte-parole, en quelque sorte, de
toutes celles et tous ceux qui souffrent et font des efforts pour atteindre un
rétablissement. Les groupes de parole du Funambule remplissent un grand
rôle dans ce processus.

Tu seras donc la voix du Funambule lors de ces six rencontres…

Notre association assure une mission très appréciable à Bruxelles et en
Wallonie. Au téléphone, j’ai de plus en plus de retours de personnes qui me
disent qu’elles ont été envoyées par leur médecin, leur psychiatre, leur
psychologue. Le Funambule est de plus en plus connu et je m’en réjouis.

Merci Cécile !

 

Propos recueillis par Franca Rossi.

1 000 bornes pour la santé mentale, en marche !

1 000 bornes pour la santé mentale, en marche !

Le dimanche 20 juin marquait le coup d’envoi de la Grande marche pour la santé mentale et le bien-être : 21 étapes à travers Bruxelles et la Wallonie pour sensibiliser à l’importance de la santé mentale. Au terme de cette première semaine, nous avons recueilli les impressions de Pierre Maurage, chercheur l’UCLouvain et à l’initiative du projet.

Le premier dimanche, environ 80 personnes ont pris le départ de la première étape. Nous avons eu la chance de relier Namur à Dinant sous un beau soleil. Cela s’est nettement gâté ce lundi vers Saint-Hubert, mais une bonne dizaine de marcheurs ont tout de même relevé le défi. Nous sommes heureux car ces étapes dans le sud du pays sont capitales en termes de sensibilisation. La population de la province du Luxembourg n’a que peu d’accès aux soins de santé mentale.

Pierre Maurage

Chercheur, UCLouvain

Qui sont ces marcheurs qui parcourent « 1 000 bornes pour la santé mentale » ?

« C’est un mélange de populations. Nous avons de vrais marcheurs qui ont l’habitude de faire de longues marches, mais également des soignants en santé mentale, des patients… Et puis aussi, des personnes qui viennent simplement pour les activités. »

Chaque étape est rythmée par des animations à l’initiative d’associations locales.

« Ce lundi, entre Dinant et Saint-Hubert, le Home Herman s’associait à l’école maternelle de Poix pour organiser une activité intergénérationelle. Et c’est l’un des objectifs de la Grande marche pour la santé mentale : être un catalyseur. »

Est-il encore temps de s’inscrire ?

« Bien sûr ! Les étapes font une cinquantaine de kilomètres, mais vous pouvez marcher 5 km, voire le dernier kilomètre symbolique. Ou simplement vous rendre aux animations. Nous comptons sur un public aussi large que possible pour sensibiliser à l’importance de la santé mentale. »

Alors, vous êtes motivé·e ?

Rendez-vous sur le site des 1 000 bornes pour la santé mentale pour découvrir les prochaines étapes et la marche à suivre pour vous inscrire, sans mauvais jeu de mots.

En attendant, Le Funambule vous donne rendez-vous sur son stand le 10 juillet au Beau Vallon à Namur, pour clore cette Grande marche pour la santé mentale et le bien-être.

Rapport annuel 2020 : pair-aidance, bipolarité et Covid-19

Rapport annuel 2020 : pair-aidance, bipolarité et Covid-19

Avec le retour des beaux jours, Le Funambule dresse le bilan de l'année 2020.

Sur fond de crise sanitaire, notre asbl a tenu le cap contre vents et marées.

Ainsi, à l’aube de la pandémie de Covid-19, Le Funambule a publié son recueil de témoignages bouleversants sur la bipolarité, « Au fil de l’humeur ».

Et puis, le premier confinement s’est invité dans nos vies et a mis entre parenthèses nos groupes de parole. Qu’à cela ne tienne,  nous nous sommes adaptés. Vous avez accueilli les groupes de parole en ligne avec un bel engouement. Nous ne sommes pas peu fiers d’avoir pu continuer à vous soutenir en ces temps difficiles. Sans oublier Cécile qui a trouvé les mots pour vous épauler par téléphone.

Découvrez tout cela en détail dans notre rapport d’activités 2020. Et bien entendu, n’hésitez pas à le partager !

 

Lisez le rapport annuel 2020 du Funambule

Et n’hésitez pas à le partager !

Rapport annuel Funambule 2020

Jennifer Marshall témoigne de son expérience entre crise du Coronavirus et trouble bipolaire

Jennifer Marshall témoigne de son expérience entre crise du Coronavirus et trouble bipolaire

Crédit photo : “Boston Voyager Magazine”
“Ce qui m’aide, c’est de savoir que nous sommes tous dans le même bateau” Annick Noirfalisse  

Jennifer Marshall, maman américaine d’un garçon de 12 ans et d’une fille de 9 ans, partage son expérience sur la façon dont elle vit la crise du coronavirus avec sa maladie bipolaire, diagnostiquée en 2006.

  Hospitalisée pas moins de cinq fois en conséquence d’épisodes maniaques sévères, Jennifer Marshall, maman bipolaire de deux enfants, est aussi connue aux Etats-Unis en tant que cofondatrice de « This is my Brave », une organisation à but non-lucratif créée pour briser le tabou autour des maladies mentales. En permettant aux participants de «This is my Brave » de raconter leurs maladies mentales sur scène de manière créative, l’organisation a pour mission de parvenir à un monde où l’on ne qualifiera plus de “courageux” le fait de parler ouvertement de sa maladie mentale. « On l’appellera simplement “parler”», explique Jennifer Marshall. Cette dernière raconte comment la crise du coronavirus l’a affectée et quelles leçons elle en a tirées.

Comment avez-vous vécu le confinement et le stress liés au coronavirus ?

Il y a un an, l’école et les activités de mes enfants ont brutalement pris fin et mon anxiété est montée en flèche. Je jonglais mon travail à plein-temps, l’école à la maison, tout en essayant de garder ma raison.   J’ai fait une semaine d’hypomanie, avec une anxiété intense et des difficultés à dormir. Mais pendant toute cette période, je savais que je m’en sortirais. J’ai beaucoup de chance, car j’ai un très bon système de soutien et j’ai accès à des soins.   Je me suis tout de suite occupée de ma santé mentale avant qu’il ne soit trop tard – ce que je n’avais pas été capable de faire dans le passé.  

Quel a été votre premier réflexe, quand vous avez réalisé que vous ne vous sentiez plus bien ?

Dès que j’ai reconnu que mes symptômes apparaissaient (sommeil perturbé, anxiété m’envahissant la plupart de la journée, maux d’estomac qui rendaient l’idée de la nourriture particulièrement désagréable), j’ai immédiatement contacté mon psychiatre pour obtenir un rendez-vous urgemment.   En fait, je lui ai envoyé un texto à cinq heures du matin ce qui, avec le recul, aurait pu attendre jusqu’à sept heures au moins ! Mais je n’arrivais plus à dormir.
 

Comment décririez-vous votre prise en charge ?

Des mesures avaient été prises assez rapidement dans tout le pays pour faciliter les services de soins de santé à distance, afin que les docteurs puissent voir leurs patients virtuellement.   Mais avec une semaine et demie d’attente jusqu’à ce que je puisse parler avec mon docteur, j’ai été forcée de faire de mon mieux pour contrôler mon hypomanie et l’empêcher d’évoluer en manie. Je savais, avec mes années d’expérience avec la maladie bipolaire, que le sommeil était la chose la plus importante dont je devais prendre soin. En suivant mes ordonnances précédentes de médicaments pour le sommeil, j’ai pris la dose recommandée chaque soir et me suis forcée à dormir.   Ceci dit, cela a été une semaine et demie effrayante. Après mon rendez-vous, j’ai aussi dû prendre un autre médicament et m’y habituer, ce qui a encore pris environ une semaine.   Même quand on prend très bien soin de sa santé mentale, il est tout à fait naturel de se sentir déstabilisé(e), quand quelque chose comme le coronavirus surgit de nulle part. Nous ne sommes que des humains, après tout.
 

Quelles leçons avez-vous tirées de votre expérience avec le coronavirus?

L’incertitude liée au virus et le temps que cela prendra avant que la vie ne recommence à devenir normale engendrent chez moi des fluctuations d’humeur tellement fréquentes, qu’elles surviennent parfois même toutes les heures.   Maintenir autant que possible une routine (comme me coucher à une heure raisonnable et faire du sport quotidiennement), ainsi que manger sainement et passer du temps dehors quand le temps est bon, m’ont aidés à rester saine d’esprit pendant cette période follement stressante.   J’ai aussi réalisé que quand je planifie des choses dont je me réjouis, cela me remonte le moral. Même de simples plaisirs comme une ballade en famille, une ballade à vélo ou encore un repas spécial préparé ensemble m’aident à garder mon humeur stable.   Je fais de mon mieux pour prendre soin de ma santé mentale et montrer le bon exemple à mes enfants, mais cela n’a pas été facile. Ce qui m’aide, c’est de savoir que nous sommes tous dans le même bateau.

Plus d’informations sur la bipolarité:

Le trouble affectif bipolaire, autrefois appelé trouble maniaco-dépressif, touche environ 45 millions de personnes dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé, soit un à deux pourcent de la population. • Cette maladie mentale se caractérise par un dérèglement des humeurs avec des épisodes maniaques (humeur élevée, irritabilité, hyperactivité), qui alternent avec des épisodes dépressifs et des phases d’humeur stable. L’hypomanie est similaire à la manie, mais moins intense. • Parmi les nombreuses personnes bipolaires célèbres se trouvent notamment Vincent van Gogh, Winston Churchill, Catherine Zeta-Jones, le journaliste, écrivain, acteur et réalisateur britannique Steven Fry, ainsi que le banquier américain JP Morgan. • Depuis 2015, le 30 mars est la journée mondiale des troubles bipolaires.