« La bipolarité ? Tranches de vie », livre de Vincent de Wouters

« La bipolarité ? Tranches de vie », livre de Vincent de Wouters

Vincent de Wouter, membre de l’asbl Le Funambule témoigne à propos de sa belle et nouvelle expérience d’auteur. Il nous parle de son livre, « La bipolarité ? Tranches de vie », paru aux éditions L’Harmattan.

« Avant de penser à publier ce livre, l’écriture était pour moi un outil thérapeutique qui m’a permis d’accepter les épreuves de la vie, une manière de déposer ma souffrance, comme on le fait aux groupes de parole, pour partager avec les autres et avec moi-même.

J’écrivais déjà depuis 1997 et j’ai pris goût à ce moyen d’expression.. Le 12 décembre 2012, j’ai eu une inspiration très forte, je me suis donc installé devant mon ordinateur et j’ai écrit 95 pages, pendant 24 heures d’affilée.

J’ai laissé ce texte de côté et, en décembre 2018, je me suis dit que ça pouvait faire un bon livre mais à retravailler pour qu’il soit constructif, positif. Il parle des années 1997 à 2012 et, dans la première version, je réglais mes comptes sur les plans professionnel et familial. Sur conseil de personnes qui ont relu le manuscrit, j’ai supprimé certains passages mais, si je ne les avais pas écrits, je ne crois pas que j’aurais pu être dans l’acceptation de ces épreuves.

Maintenant, dans sa version publiée, mon livre est éducatif et informatif, en plus d’être un récit de vie. J’y explique par exemple les différents types de bipolarité. Le lire fera du bien aux personnes directement concernées, à leurs proches mais aussi au lecteur lambda. On parle du trouble bipolaire essentiellement dans des articles, avec une approche moins approfondie du sujet et je crois que témoigner en racontant son vécu dans un ouvrage spécifique peut apporter un plus.

Il sera utile pour mes proches aussi parce que, même s’ils connaissent les événements qui ont marqué ma vie durant cette période de 15 ans, c’est comme si je leur donnais un décodeur pour les aider à mieux comprendre ce qui m’est arrivé.

A la fin de mon livre, je parle de ma vie actuelle, de mes activités au sein du Funambule, pour les personnes bipolaires et leurs proches et à En Route, où je suis pair-aidant.

Je terminerai en disant que tout se passe très bien avec mon éditeur, une large diffusion est programmée dans toute la francophonie et, plus tard, il devrait y avoir une traduction en néerlandais et en anglais. Mon titre au départ était « Tranches de vie d’une bipolarité assumée » mais ils ont trouvé que celui qu’on a choisi est plus accrocheur. Je remercie les personnes qui ont relu mon manuscrit, dont ma maman. Mon père est en train de le lire très discrètement … »

Interview réalisée par Franca Rossi

Fond Nominatif Vincent de Wouters d’Oplinter

Fond Nominatif Vincent de Wouters d’Oplinter

Pour Vincent de Wouters, membre de notre équipe, la solidarité n’est pas un mot creux et il y donne pleinement du sens. Il y a trois ans, il a créé un Fonds nominatif, au sein de la Fondation Roi Baudouin, qui en assure la gestion administrative et financière. Il nous explique la genèse de ce projet.

«  Je connaissais la souffrance psychique de l’intérieur depuis vingt ans et j’étais un usager des services de santé. Je participais à des groupes de parole du Funambule et, à un certain moment, je me suis dit que j’aimerais apporter ma pierre à l’édifice. Je disposais d’un fort capital social, de nombreux contacts et je voulais valoriser ce réseau pour une bonne cause. J’ai contacté la Fondation Roi Baudouin afin de voir ce qu’il était possible de mettre en place pour une procédure de dons personnalisée.

Vincent de Wouters d'Oplinter

On a créé le Fonds nominatif. J’ai rédigé une lettre-type d’appel aux dons en précisant que je souhaitais soutenir des structures participant au processus de rétablissement dans le secteur de la santé mentale. Chaque année, on invite les associations intéressées à remettre un dossier dans lequel elles présentent leurs activités et projets.

Le comité de gestion statue et, jusqu’à présent, quatre associations candidates ont été soutenues : Le Funambule, En Route, Les Débrouillards et Ups and Downs.

Je lance un appel à la solidarité, en invitant toutes et tous à partager le lien du Fonds. La déductibilité fiscale sur les dons est de 60%. ».

Nouveau groupe de parole à Libramont : une première séance très positive

Nouveau groupe de parole à Libramont : une première séance très positive

Le Funambule a mis sur pied un nouveau groupe de parole à Libramont, dans les locaux du Centre de Rééducation Fonctionnelle La Cordée.

Des affiches du Funambule y avaient été apposées pour annoncer le groupe de parole. Claudine Henry, coordinatrice de la plateforme de concertation en santé mentale en province de Luxembourg, en a assuré la promotion. Ce mercredi après-midi, c’était la première rencontre, cofacilitée par deux membres de l’équipe, Cécile et Nathalie. Cécile nous en dit quelques mots :

« Les lieux sont très agréables. Nous avons accueilli cinq participants : un proche, trois personnes diagnostiquées bipolaires et une qui se posait des questions sur le trouble dont elle pourrait être atteinte. Nous avons expliqué ce qu’était la pathologie et chacun s’est livré, dans une ambiance bon enfant, où l’humour était au rendez-vous ».

Merci Cécile et Nathalie, nos ambassadrices en terres ardennaises !

Réseau des Entendeurs de Voix (REV) : des groupes de parole et des informations pour les personnes concernées

Réseau des Entendeurs de Voix (REV) : des groupes de parole et des informations pour les personnes concernées

Le Funambule donne la parole à Claudia Haesaert, Présidente de REV Belgium (Réseau des Entendeurs de Voix), créée en 2014 et membre du Réseau international des entendeurs de voix.

« Dans les années ’70, un psychiatre néerlandais, Marius Romme, avait été interpellé par une de ses patientes, qui lui a dit, en substance : « Je n’apprécie pas la manière dont vous me soignez. Pourriez-vous me soigner en ne prenant pas uniquement en compte mon symptôme mais en vous intéressant au contenu des voix que j’entends ? ». Il a alors commencé à se pencher sur la question et il a mené des études, avec sa consoeur Sandra Escher, sur le phénomène.

 

« Les voix ne sont pas le signe d’une maladie mentale mais un phénomène porteur de sens », Marius Romme.

Ils ont établi que près de 30% de la population mondiale avaient un jour ou l’autre entendu des voix. L’idée qu’il s’agirait de personnes schizophrènes est encore largement répandue.

Ils ont aussi approfondi un des aspects, à savoir le fait que des personnes vivaient très bien le fait d’entendre des voix et le géraient de manière très positive.

Pour aider celles et ceux qui éprouvent plus de difficultés dans l’acceptation, nous avons créé le REV, afin de proposer des groupes d’entraide et de parole (à Bruxelles, Liège, Nivelles, Namur et en Flandre), destinés aux entendeurs de voix, bien sûr, mais aussi dans une vision plus large, aux personnes qui vivent des perceptions hors du commun, inexplicables, comme des visions, des sensations, des odeurs.

Nous tenons ces groupes de parole, facilités par des entendeurs de voix, dans des lieux du secteur de la santé mentale mais éloignés des structures hospitalières. Les participants sont ainsi tout à fait libres de parler de la psychiatrie, en dehors de toute structure, qui freinerait l’expression de leur ressenti.”

Interview de Franca Rossi

EN SAVOIR PLUS

Site officiel du REV 

Page facebook

« Dans ma tête de bipolaire  » de François Lejeune

« Dans ma tête de bipolaire  » de François Lejeune

Découvrez le livre émouvant de François Lejeune sur la bipolarité. Un récit haletant qui embarque le lecteur entre tempête et lumière. 

La bipolarité est un trouble de l’humeur qui engendre des périodes maniaques et des phases dépressives sévères. Le témoignage de François Lejeune (négociant en vin) est écrit par Juliette Lambot (journaliste).

Dominer le soleil, le vent, les nuages… Devenir le roi de la nuit, emporter dans son sillage amis et amantes dans une fête sans fin et sans sommeil… Depuis l’enfance, François a de l’énergie a revendre, un appétit d’expériences qui ne connait pas de limites. Il désire et vit tout intensément. Trop, sans doute.

À 20 ans, alors qu’il passe les examens d’une école hôtelière, son comportement exalté le conduit à l’hôpital psychiatrique. Quelques années plus tard, une seconde crise frappe, le faisant choir d’un état euphorique a un lit de sainte-anne. Le diagnostic s’impose : François est bipolaire. De traitements en rechutes, il n’aura de cesse de lutter contre une maladie qui vous soulève très haut, avant de vous emmener très bas. Une maladie qui le dévaste, lui et ses proches. Une maladie qu’il va surmonter…

Il faut s’accepter, avec ses zones d’ombres et de lumière, nous dit ce récit passionnant, pour comprendre qui l’on est vraiment et avoir la force de tout reconstruire.

Extrait du livre :

« Un jour, j’ai rencontré un homme qui m’a expliqué comme apprivoiser ce mal. Amortir le choc. J’ai mis du temps à le trouver, ce médecin. Avant qu’il ne me sauve, combien de piqûres ? Combien de tranquillisants à doses de cheval ? Combien de cachets et d’internements ? Je ne les compte plus. Combien de souffrance, de larmes, de cris et de douleur infligés aux autres comme à moi-même ? Je préfère ne pas y penser. Heureusement, un jour, j’ai rencontré cet homme. Tout un parcours, une vie, un chemin initiatique à la rencontre de mes démons, de ma fragilité et de ma maladie. Grâce à lui, je me suis accepté tel que j’étais, je me suis soigné et j’ai guéri. C’est cette histoire que je vais vous raconter car il y a toujours de l’espoir quand on accepte la réalité d’une situation. Je m’appelle François Lejeune et je suis bipolaire. »