Scène et sauve

Bonjour,

Je m’appelle Mélinée Benamou, j’ai quarante ans. Française originaire de Toulouse, j’y ai vécu vingt-six ans avant de m’installer à Berlin où j’habite depuis quatorze ans. Je suis chanteuse auteure-compositrice-interprète, j’ai réalisé trois albums (Berline 2015, Héroïne 2017 et Alchimiste 2019), le quatrième La course aux étoiles sortira en juin 2024. Je suis également professeure de français langue étrangère et auteure.

Mon premier livre autobiographique Scène et sauve est paru en mars 2022 chez l’Harmattan. Il a été traduit en allemand sous le titre Die Bühne unter meinen Füßen et est paru en juillet 2022 chez Hirnkost Verlag, un éditeur berlinois.

Dans ce livre, je raconte en partie et de l’intérieur mes troubles bipolaires qui ont engendré des périodes de vie terribles depuis vingt-et-un ans. Mon récit constitue un témoignage authentique sur cette maladie, particulièrement sur le délire que l’on peut connaître dans les phases maniaques. Je suis stabilisée depuis 2018, j’ai la chance d’être enfin vraiment heureuse et équilibrée depuis six ans. Mon récit et mon expérience de personne bipolaire stabilisée qui a traversé quinze ans d’enferentre dépressions mélancoliques avec plusieurs tentatives de suicide, phases maniaques aigües et sept hospitalisations – permettent aux autres personnes bipolaires et à leurs proches de mieux comprendre cette maladie, de retrouver de l’espoir dans les traitements voire dans la vie que l’on peut mener malgré et avec cette maladie.
Voici la présentation de mon livre:
En vidéo:
Mélinée Benamou
Janvier 2025

Le garçon coupé en deux

Nathan est atteint de troubles bipolaires, oscillant entre de fortes élévations de l’humeur et de grandes agitations, et des périodes de dépression profonde. Emporté par cette tempête dévastatrice, il se livre dangereusement à l’alcool, aux relations éphémères, et à divers autres excès, sans se rendre compte qu’il risque de perdre ce qu’il a de plus précieux. Un soir, il prend le volant alcoolisé et provoque un accident de la route, un événement qui le conduit directement en clinique psychiatrique. Contraint d’abandonner sa vie frénétique, il profite de sa convalescence pour faire le point et se remémorer les périodes les plus sombres de son existence. Serait-ce pour lui le chemin vers la stabilité ?
Dans ce témoignage poignant, Nathan Perez se dévoile avec courage, sincérité et singularité sur sa bipolarité, ses traumatismes et la quête identitaire qui en découle, entraînant le lecteur dans un voyage émotionnel intense.

EXTRAIT
L’enfermement m’oppresse. Je suis déboussolé. Je me noie dans la torpeur des anxiolytiques et des neuroleptiques. Et ce temps distendu qui ne passe pas… Les journées paraissent interminables. Je suis trop hébété pour me lancer dans une quelconque conversation avec les autres patients. Pour éviter de devenir fou, je m’introspecte. Je me demande comment j’en suis arrivé là. J’avais un métier prestigieux, un bel appartement, une vie au soleil près de la mer… Puis, tout à coup, plus rien.

Janvier 2025

La petite fille au sourire figé

C’est un témoignage de vie sur la santé mentale entre autres, et plus particulièrement sur la bipolarité. Il a été thérapeutique pour moi, je souhaite qu’il aide un maximum de lecteurs également. J’ai des interviews disponibles sur mon site.
« La petite fille au sourire figé » a besoin de lumière pour sortir de l’ombre.
Sur mon site www.cathygermain.fr, vous trouverez les informations nécessaires.

Cathy Germain

Janvier 2025

Témoignage d’espoir de Meriem

Témoignage d’espoir de Meriem

Bonjour je me présente

Je m’appelle Meriem. Je suis une femme de 41 ans, célibataire sans enfant. Je suis cadre paramédical laborantine dans un hôpital d’Alger. Ville je réside ; Je suis bipolaire type 1.ou plutôt ;je suis une femme active et bien dans sa vie porteuse de la maladie bipolaire type 1,car ma maladie c’est une partie de moi mais ce n’est pas moi . Diagnostiquée en 2003 et stabilisée depuis 2011. 12 ans de stabilité, déjà ! J’ai certes vécu beaucoup de mauvaises expériences à cause du trouble bipolaire mais aujourd’hui je mène une vie tranquille, une vie que j’aime, une belle vie épanouie et riche.

Stable depuis 12 ans !

La bascule vers « le mieux » est arrivée lorsque j’ai enfin accepté ma maladie, accepté de vivre avec elle mais pas pour elle. Lorsque j’ai accepté de ne pas arrêter la médication. Lorsque j’ai intégré l’extrême importance de l’hygiène de vie. Ce « mieux », c’est une maîtrise de la maladie et une stabilité qui dure depuis 12 ans maintenant. Et ceci grâce, entre autres, aux conseils avisés de mon psychologue et mon psychiatre.

Mais avant

Avant l’année 2011 j’ai vécu beaucoup de phases up/maniaques et down/dépressives. Avec beaucoup plus de up que de down. J’ai vécu 3 hospitalisations en psychiatrie et deux tentatives de suicide. J’étais alors tout simplement dans le déni. Je n’avais pas accepté ma maladie et à chaque mieux très temporaire j’arrêtais le traitement subitement et je me retrouvais immanquablement en phase maniaque ou dépressive. Je me disais que j’étais une personne « normale », que je perdais mon temps en consultation psychiatrique, que les médicaments ne servaient à rien Jusqu’au jour de 2011 je me suis retrouvée en phase maniaque. J’ai alors dècidè volontairement et donc sans contrainte de me faire hospitaliser ; J’étais épuisée et j’avais besoin d’un repos physique et moral. Et le seul lieu pour ça c’était l’hôpital psychiatrique.

Plus jamais ça !

Je me suis alors promis à moi-même que ce serait la dernière hospitalisation. Car j’avais pris enfin la décision que ce serait la dernière fois. Que j’en avais marre de cette vie, de cette survie en fait, en dent de scie. Que j’allais combattre ma maladie de cette façon. Et j’ai réussi dieu merci mais ça m’a demandé beaucoup de travail sur moi. Beaucoup ! J’ai commencé à faire beaucoup de recherches sur le trouble bipolaire pour en apprendre un maximum, j’ai adhéré à l’association « France dépression » de dépression et trouble bipolaire en 2004 puis à d’autres associations de trouble bipolaire.

Equilibre professionnel et privé

J’ai aussi trouvé le soutien familial, amical, professionnel et social ; pour moi le trouble bipolaire n’a jamais été un handicap ou même un obstacle pour réussir ma vie professionnelle et ma vie privée. J’ai pu tenir mon poste de travail depuis l’année 2006. J’occupe un poste de responsabilité : je suis cadre paramédicale chef d’équipe spécialisée en biochimie. Pour moi le travail fait partie de ma thérapie. J’aime beaucoup mon travail pour lequel j’estime être très compétente.

Fière de moi !

Et j’ai des chefs et collègues très compréhensifs ; Ils sont fiers de moi car j’ai déclaré sans honte que je suis bipolaire. J’ai prouvé à tout le monde que je suis capable de tenir mon poste. J’ai même réussi a obtenir une bourse d’étude à Liège en Belgique. Dans un hôpital. J’ai de très bons amis qui me soutiennent vraiment. J’ai eu aussi la chance de trouver le soutien familial ; Je pense que c’est très important pour une personne bipolaire. Je me suis bien intégrée dans la société et j’ai réalisé beaucoup de projets dans ma vie. J’écoute les conseils de mon psychologue.

Pilotage par objectifs

Mon psychologue m’a conseillé de me donner des objectifs réalistes et réalisables. A chaque fois que je réalise un objectif je passe au suivant et ça marche !!! J’ai réussi à avoir un beau logement, une voiture, j’ai fait un déplacement à Dubaï pour tenter ma chance de travail là-bas.

Mes recettes de stabilité

J’ai voyagé un peu partout dans le monde car les voyages font aussi partie de ma thérapie.

J’écoute de la musique aussi car la musique fait partie de la thérapie psychiatrique. Et comme je suis musulmane pratiquante lire le Coran et faire les prières à certains moments de la journée font partie aussi de ma thérapie. Aujourd’hui je participe à des groupes de parole en ligne en Suisse, Belgique et France. Ça me soulage vraiment et ça me fait beaucoup de bien. C’est si important d’échanger avec des personnes, des « pairs », qui te comprennent sans pré jugés sans stigmatisation, et c’est grâce au covid que j’ai découvert les groupes de parole en ligne et aussi j’ai suivi une formation en ligne sur le rétablissement en santé mentale avec un MOOC suisse et j’ai eu l’attestation de réussite et de suivi ;je m’investis beaucoup dans le travail associatif et de bénévolat avec des associations de troubles bipolaire en Europe et au Canada car en Algérie et dans le monde arabe en général ça n’existe pas ce genre d’associations.

Faire un choix de vie

Je sais que le trouble bipolaire est une maladie chronique, au long cours, mais c’est à nous bipolaires de choisir : ou bien on reste dans le cercle vicieux des épisodes, on n’accepte pas ce qu’on est et on stagne dans le déni. Avec le risque élevé de ne jamais s’en sortir. Ou bien on accepte de vivre avec son trouble et de rester « au milieu », dans une euthymie transformée par le travail sur soi en une stabilité au long cours. Un changement total de paradigme tel que décrit dans le site Bipolarité Stable, une association créée et gérée par Thierry GRASSET.

https://bipolaritestable.fr/

Cette stabilisation l’on peut enfin vivre une vie normale, réaliser nos projets et nos rêves jusqu’au bout ; Ce qui n’est pas le cas dans les épisodes up où on entreprend tout et on ne finit presque rien. Ou dans les épisodes dépressifs bas on abandonne d’emblée presque tout.

Confiance en moi

J’ai une grande confiance en moi et une foi qui me porte. « Yes I can », oui je peux (et je veux). Je suis fière d’être bipolaire car pas mal de célébrités mondiales étaient ou sont bipolaires :

Politiciens, artistes, scientifiques et bien d’autres.

Engagement personnel

J’ai eu même une proposition de participation à un podcast avec une journaliste libanaise pour briser le tabou et la stigmatisation de la maladie psychiatrique dans le monde arabe. Car ici on traite encore assez mal cette maladie bipolaire ainsi que d’ailleurs n’importe quelle autre maladie psychiatrique. C’est considéré comme une maladie honteuse et ça s’accompagne de beaucoup de stigmatisation dans la sphère sociale, professionnelle et familiale. Je veux vraiment briser le tabou en Algérie et dans le monde arabe, et récemment j’ai eu même une proposition par le directeur de la formation de l’institut paramédical d’Alger qui m’a proposé de faire des communications sur le trouble bipolaire dans les séminaires de psychiatrie et de partager mon expérience avec ma maladie et c’est une quelque chose de très nouveau en Algérie ; j’essaie de sensibiliser le maximum et aussi grâce au groupe de parole en ligne de l’association Le Funambule, j’ai eu l’information sur la formation de pair-aidance par l’animatrice de groupe de parole car elle est une pair-aidante. Je pense que c’est très positif et je souhaite vraiment faire cette formation même avec mes propres moyens pour aider d’autres personnes surtout en Algérie. En plus cette formation elle n’est pas reconnue en Algérie ni dans le monde arabe donc je vais apporter quelque chose de nouveau et de très positif dans mon pays; Toute chose a un côté positif et un côté négatif. Moi je profite du côté positif de ma maladie c’est de transformer ma maladie en opportunité et j’avance. J’avance !

Mon message d’espoir

J’arrive à la fin de mon témoignage. Je veux transmettre un message d’espoir pour toutes les personnes atteintes de trouble bipolaire et qui souffrent en restant cantonnées dans le cercle infernal des hauts up et bas down : Très cher « pair » bipolaire, accepte ta maladie et vis avec mais pas pour elle, se dire plus jamais ça, ne plus pratiquer l’auto-stigmatisation morbide et improductive, écouter ton psychologue et ton psychiatre, se fixer des objectifs réalistes et réalisable, faire de la psychoéducation, cultiver la confiance en soi. VIS. Soit fière de toi, n’ai pas honte. Car c’est une maladie comme toutes les autres maladies et personne n’est à l’abri d’en souffrir. Tu es unique et créatif et tu vas t’en sortir. Il faut juste avoir une grande confiance en toi et une forte foi et tu y arriveras un jour. T’inquiète.

Meriem barech

Janvier 2025

Le Club Norwest, un lieu d’accueil à découvrir

Le Club Norwest, un lieu d’accueil à découvrir

« Le Club Norwest fêtera ses 10 ans en 2025. Il est né sur initiative de quelques associations, la Clinique Sans Souci, les Habitations Protégées et deux services de santé mentale, suite à l’entrée en vigueur de la réforme des soins en santé mentale, dite réforme 107. L’idée était d’anticiper le travail en réseau, comme souhaité par les décideurs politiques. Au noyau de base, se sont ajoutées d’autres associations comme Similes, le Funambule et d’autres. Les professionnels se sont dit que le réseau de soins ne pouvait être réellement efficace qu’avec la collaboration des personnes concernées, c’est-à-dire les usagers et les proches.

Au conseil d’administration, les usagers et les proches sont d’ailleurs représentés.

Au départ, les associations finançaient le projet. Ensuite, Raoul Titeca, médecin directeur de Sans Souci, a investi des moyens, dans une démarche de mécénat. Depuis, nous recevons des subventions.

S’est ainsi créé le Club Norwest, un lieu d’accueil dit bas seuil car il n’y a pas de candidature à introduire, aucune question n’est posée aux personnes désireuses d’être accueillies chez nous. « Tu viens, tu sonnes, on t’ouvre la porte. ».C’est donc un lieu d’accueil inconditionnel et un lieu de liens.

Nous avons 3 travailleurs sur le terrain et des personnes qui prestent quelques heures par semaine. La complémentarité avec les bénévoles, concernés ou pas par des problèmes psychiques, est excellente.

Nous accueillons les personnes tous les jours de 10h à 16h et le lundi de 9h à 14h.

Nous proposons une kyrielle d’activités, comme un atelier d’écriture, animé par un binôme d’usagers. On a d’ailleurs mené un projet de livre partagé avec les centres culturels partenaires du Norwest, intitulé « Le guide intime du Norwest. Voyage à l’intérieur ».

Chaque fin de mois, nous diffusons notre calendrier d’activités. Nous accueillons en moyenne 30 personnes par jour, autant des femmes que des hommes.

On demande juste un prénom, on ne travaille pas avec un diagnostic, on évite à tout prix les étiquettes des maladies.

On collabore aussi avec des associations, comme le Funambule, Similes Bruxelles et Flandre, Anatole, constitué de parents dont les enfants sont en décrochage scolaire, etc. ».

Propos recueillis par Franca Rossi

Décembre 2024

Plus d’informations sur le Club Norwest : www.clubnorwest.be