Dans notre série de publications présentant des acteurs de la santé mentale, nous vous proposons cette fois-ci de découvrir le site Tripolaire.info à travers une interview d’Alain Roland, cheville ouvrière de ce site d’information sur la bipolarité, lancé il y a un an.
« Il y a pas mal d’idées reçues sur les personnes vivant avec un trouble bipolaire, on les considère comme « pas normales », « folles ». Je ressentais le besoin de m’exprimer sur cette question et j’ai écrit une chanson pour évoquer notre souffrance sur ce point en particulier.
Puis je me suis dit, avec un groupe d’amis sensibles aux thématiques sociétales, qu’on pourrait mettre cette création artistique dans son contexte et réaliser un site d’information sur les trois états du trouble : dépressif, exalté et l’humeur stable.
Les gens ont cette image fausse que cette humeur stable n’existe pas dans la bipolarité. On ne parle pas suffisamment de ces phases, que j’appelle des « parenthèses enchantées ».
« Tripolaire » est un néologisme, il est encore peu utilisé dans le domaine psychiatrique et, quand on fait une recherche Google, on tombe sur les explications relatives à l’électricité.
Nous avons rédigé un premier jet du site et tous les textes ont été relus par un médecin. Nous avons veillé à vérifier toutes les informations publiées, pour que le site soit une véritable ressource documentaire et pas l’expression d’opinions, par définition subjectives.
Nous avons travaillé avec sérieux mais en toute modestie. Créer ce site nous semblait plus intéressant qu’envoyer des centaines de mails pour faire connaître notre vision des choses.
Nous l’actualiserons si nécessaire, bien sûr. Jacques Van Rillaert, professeur émérite de psychologie à l’UCL, nous a envoyé le commentaire suivant : « Ce néologisme illustre bien l’utilité que peut avoir la création d’un mot : concrétiser une notion, attirer l’attention, faire réfléchir ».
Alain Roland a réalisé un album “Un autre regard” dont il a écrit les textes et composé la musique.
Un artiste humble et talentueux !
Interview réalisée par Franca Rossi