
Vous êtes nombreux à vous poser des questions concernant les troubles bipolaires, la reconnaissance d’un handicap, la protection des biens, comment agir avec une personne en phase haute ou basse, le travail et le handicap, comment trouver un psychiatre, …
Grâce à nos écoutantes et les mails que vous nous adressez, nous avons pu établir cette rubrique qui a pour but de vous fournir une aide pour toutes les questions que vous vous posez.
Si des sujets ne sont pas repris dans cette rubrique, n’hésitez pas à nous informer par mail (info@bipolarite.org). Nous ferons des recherches pour vous répondre et nous compléterons ainsi notre rubrique.
Bipolarité : description et ressources diverses
Une personne présentant un trouble bipolaire vit ses émotions avec une intensité démesurée et elle a parfois du mal à les maîtriser. Par exemple, la personne peut vivre les événements de sa vie quotidienne avec une profonde tristesse ou un sentiment de bonheur extrême.
La personne présentant un trouble bipolaire passe par des périodes durant lesquelles son humeur est très différente. Ces périodes sont appelées « épisodes ». La fréquence, la durée et l’intensité de ces épisodes peuvent varier d’une personne à l’autre. La personne peut ainsi avoir de la difficulté à remplir ses obligations professionnelles, familiales et sociales. Les épisodes peuvent toutefois être entrecoupés de périodes où l’humeur est « normale ».
Les deux types d’épisodes caractéristiques du trouble bipolaire sont les suivants :
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épisode de manie (ou phase up / haute)
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épisode de dépression. (ou phase down/basse)
Signes et symptômes
Un épisode de manie se reconnaît à la présence continuelle, pendant au moins une semaine, de plusieurs des signes et symptômes suivants :
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sentiment de bonheur et de plaisir très intense ou, au contraire, d’irritabilité excessive;
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hyperactivité, agitation et énergie débordantes;
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estime de soi démesurée ou idées de grandeur. Par exemple, sentiment exagéré de son importance, de son pouvoir, de son savoir, de son identité ou de ses relations privilégiées;
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plus grande communicabilité (désir de parler). Par exemple, la personne parle sans arrêt, coupe la parole aux autres;
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augmentation importante du nombre d’activités professionnelles, scolaires, sociales ou familiales;
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diminution du besoin de dormir. Par exemple, la personne peut se sentir reposée après seulement 3 heures de sommeil;
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accélération de la pensée. Par exemple, la personne ressent un trop-plein d’idées ou se perd parfois dans ses idées;
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grande distraction. Par exemple, la personne est incapable de fixer son attention sur un sujet;
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comportements à risque qui procurent du plaisir. Par exemple, des achats impulsifs, des investissements financiers risqués ou hâtifs, des comportements sexuels à risque.
Un épisode de dépression se caractérise par la présence continuelle, pendant au moins deux semaines, de plusieurs des signes et symptômes suivants :
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grande tristesse. Par exemple, la personne pleure souvent;
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importante perte d’intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales;
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fatigue;
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manque d’énergie ou grande agitation;
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problèmes de sommeil : la personne dort trop ou pas assez;
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diminution ou augmentation de l’appétit, pouvant causer une perte ou un gain de poids;
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sentiment de culpabilité ou d’échec;
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diminution de l’estime de soi;
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difficulté à se concentrer sur une tâche;
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difficulté à prendre des décisions;
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pensées suicidaires.
Ces signes et symptômes entrainent des difficultés à fonctionner dans la vie de tous les jours.
Une personne peut perdre le contact avec la réalité et avoir des symptômes associés aux troubles psychotiques pendant un épisode de dépression ou, plus fréquemment, en période de manie. Elle peut par exemple entendre des voix ou avoir des idées délirantes.
D’autres ressources sur le diagnostic de la bipolarité :
Webinaire de l’association Positive Minders durée 1h49’
https://www.youtube.com/live/Ml2t5LzeEsU?si=9kFNGY-wr_cyTFX6
Visioconférence du 25 avril prochain organisée par Argos 2001 :
https://argos2001.net/conference-par-le-dr-stephane-jamain-le-jeudi-25-avril-2024-de-19h15-a-21h00/
Sur le test sanguin destiné à différencier la dépression unipolaire et le trouble bipolaire, dont il a été question dans les médias en début de mois d’avril 2024 :
Le communiqué de presse des laboratoires ayant mis au point le test sanguin :
Article de Sciences et Avenir :
Article de Ouest France :
Article du Journal International de Médecine :
https://www.jim.fr/viewarticle/test-sanguin-bipolarit%C3%A9-r%C3%A9volution-ou-simple-2024a1000684
Bipolarité , reconnaissance de handicap et aides financières
Date de publication : février 2025 (avec la précieuse contribution de Martine Delchambre de la LUSS)
Il existe différentes aides financières possibles pour les personnes souffrant de troubles bipolaires ; cela dépend de leur situation au moment de l’apparition de la maladie.
Si la personne travaille, elle peut bénéficier d’un congé de maladie. Pendant le congé de maladie, l’employé peut avoir droit à des indemnités. Les premiers jours de maladie sont souvent couverts par l’employeur, puis la sécurité sociale prend le relais après une certaine période.
- En tant que travailleur salarié, il faut fournir à son employeur un certificat médical attestant de l’incapacité de travail.
- Si l’incapacité de travail dure plus de 28 jours, il faut avertir sa mutualité au moyen d’un certificat d’incapacité de travail rempli par son médecin.
- Au-delà d’un an d’incapacité de travail, on parle d’invalidité. C’est le Conseil médical de l’invalidité de l’Institut national d’assurance maladie invalidité (INAMI) qui décide, sur base d’un rapport dressé par le médecin conseil de la mutuelle, si la reconnaissance d’incapacité peut être maintenue. L’invalidité n’est donc pas une reconnaissance de handicap mais bien d’un statut mutualiste.
- A partir du 4è mois d’incapacité de travail, la personne, si elle est en situation de perte d’autonomie l’empêchant d’accomplir certaines activités de la vie quotidienne, peut demander à sa mutuelle l’aide à la tierce personne. C’est le médecin-conseil de la mutualité qui évalue le degré d’autonomie de la personne dans les tâches du quotidien et décide d’allouer ou non cette aide financière supplémentaire.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’INAMI : https://www.inami.fgov.be/fr
Si la personne est au chômage, elle peut également bénéficier d’indemnités de maladie, à condition d’envoyer à sa mutuelle un certificat médical attestant de l’incapacité de travail. La personne doit également informer l’Office national de l’emploi (ONEM) de sa maladie en envoyant également le certificat médical à l’ONEM. Une fois rétablie, la personne doit reprendre ses démarches de recherche d’emploi et informer l’ONEM de sa disponibilité.
Il est également possible de demander à l’ONEM une “fixation de l’inaptitude permanente au travail d’au moins 33%”. Cette inaptitude est évaluée par un médecin agréé de l’ONEM. Si l’inaptitude est reconnue, des mesures spécifiques seront activées :
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Le montant de votre allocation pourra être “fixé”. Par conséquent, la dégressivité du montant des allocations de chômage ne sera pas appliquée, soit elle s’arrêtera ;
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Dispense allocation locale pour l’emploi : si vous avez travaillé au moins 180 heures en ALE dans les 6 mois qui précèdent votre demande, vous ne devez plus être disponible pour le marché de l’emploi pendant une période de 6 mois.
La procédure d’activation du comportement de recherche d’emploi reste applicable même si votre inaptitude au travail permanente d’au moins 33% est reconnue par le médecin agréé de l’ONEM. Vous pouvez donc être convoqué à l’ONEM dans le cadre de cette procédure.
Le médecin agréé de l’ONEM aura dressé la liste des secteurs d’activité professionnelle dans lesquelles vous restez apte à travailler. Ces informations seront transmises par le bureau du chômage au service régional de l’emploi, qui en tiendra compte pour vous accompagner dans votre recherche d’emploi.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’ONEM : https://www.onem.be/fr.
Les troubles bipolaires peuvent également être reconnus comme handicap.
Important à savoir : la décision de reconnaissance de handicap et d’accès à certaines allocations financières ou autres aides sera prise sur base d’une évaluation de la capacité de gain et/ou de l’autonomie de chaque personne. Deux personnes souffrant de troubles bipolaires peuvent donc recevoir une évaluation et des aides différentes, ayant chacune leurs propres difficultés et capacités.
C’est la Direction Générale des Personnes Handicapées (DGPH) du Service public fédéral Sécurité sociale (également connue sous l’appellation «Vierge noire») qui évalue le handicap des adultes entre 18 et 65 ans. Elle est compétente pour la Wallonie, la Région bruxelloise et la Région flamande.
La demande d’évaluation doit être introduite via l’application My Handicap.
Plusieurs services sont également disponibles pour conseiller et aider dans les démarches :
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Le service social de la mutuelle
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Les services sociaux de la commune, des CPAS
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Les handicontacts dans la commune
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Les assistants sociaux de la DGPH – Permanences locales : Visiter le site de la DGPH.
La reconnaissance de handicap donne droit à :
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Certaines allocations financières :
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L’allocation de remplacement de revenus (ARR) si le handicap occasionne une perte de la capacité de gain d’1/3 ou moins par rapport à une personne valide. Le calcul de l’allocation tient compte de la situation familiale et des revenus de la personne, qui ne doivent pas dépasser un certain montant. En savoir plus : https://handicap.belgium.be/fr/allocations/allocation-de-remplacement-de-revenus
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L’allocation d’intégration (AI) si des frais supplémentaires sont engendrés par la perte d’autonomie due au handicap. L’allocation pourra être attribuée si les revenus de la personne ne dépassent pas un certain montant. En savoir plus : https://handicap.belgium.be/fr/allocations/allocation-integration#Qu’est-ce-qu’une-allocation-d’int%C3%A9gration%E2%80%AF?
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Ces aides sont appelées résiduaires, c’est-à-dire qu’elles interviennent lorsqu’aucune autre aide financière ne peut être accordée (incapacité, invalidité, chômage, accident du travail, maladie professionnelle, pension). Elles sont importantes pour des personnes en situation de handicap n’ayant pas et n’ayant jamais eu accès au monde du travail.
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Ces allocations visent donc à remplacer ou à compléter le revenu de la personne qui est incapable, en raison de son handicap, d’acquérir un revenu suffisant ou de supporter les charges complémentaires dues à son handicap.
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Une fois votre handicap reconnu, vous avez aussi droit à des avantages sociaux et fiscaux :
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Intervention majorée de l’assurance soins de santé (mutuelle – statut BIM)
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Tarif social gaz, électricité et Internet
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Avantages fiscaux (dont une réduction sur le précompte immobilier)
En Wallonie, c’est l’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ) qui évalue le handicap/la perte d’autonomie des personnes de moins de 21 ans ou 65 ans et plus, et décide d’une attribution ou non d’une allocation financière :
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Les allocations familiales supplémentaires (AFS) pour les moins de 21 ans. Il faut faire la demande d’AFS auprès de votre caisse d’allocations familiales.
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L’allocation d’aide aux personnes âgées (APA) pour les 65 ans et plus. Il faut la demande via l’application en ligne www.wal-protect.be.
Il est aussi possible d’introduire une demande d’aide auprès d’un bureau régional de l’AVIQ afin de bénéficier d’aides individuelles et/ou collectives.
Toutes les infos ici : https://www.aviq.be/fr/faire-reconnaitre-mon-handicap
A Bruxelles, c’est Iriscare qui évalue qui évalue le handicap/la perte d’autonomie des personnes de moins de 21 ans ou 65 ans et plus, et décide d’une attribution ou non d’une allocation financière :
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Les allocations familiales majorées (AFM) pour les moins de 21 ans. Il faut faire la demande d’AFS auprès de votre caisse d’allocations familiales.
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L’allocation d’aide aux personnes âgées (APA) pour les 65 ans et plus. Il faut la demande via l’application en ligne www.myiriscare.brussels.
Il est aussi possible d’introduire une demande d’aide auprès de PHARE ou d’Iriscare afin de bénéficier d’aides individuelles et/ou collectives.
Toutes les infos ici : www.handicap.brussels
Résumé de vos droits et des aides possibles : https://jaidesdroits.be/mes-droits-en-wallonie/ et https://jaidesdroits.be/mes-droits-a-bruxelles//